Sarah Perrusset, la nouvelle génération de vigneronne. Vigneronne au Domaine Perrusset
Depuis combien de temps êtes-vous vigneronne ?
J’ai quitté mon poste en CDI pour reprendre l’exploitation familiale en juillet 2022. Avant cela, j’ai travaillé avec mon père au sein du domaine pendant un an. Nous avons donc pu faire ensemble sa dernière récolte en 2021.
Avez-vous toujours voulu être vigneronne ?
Non, mais je me rends compte que c’est ce qui me convient le mieux. Je suis une fille de vigneron, je suis née dans ce milieu-là. Malgré tout, j’ai suivi une scolarité dans un autre domaine et ma première expérience professionnelle s’est déroulée dans la communication et l’évènementiel.
Lorsque j’ai eu l’opportunité de reprendre le domaine, j’ai décidé de me former pour parfaire les connaissances transmises par mon père. Je suis donc retournée à l’école, à l’Université du vin à Suze la Rousse. J’ai suivi une formation condensée durant un an. J’ai une certification en œnologie et viticulture.
J’ai aussi fait des stages chez des vignerons, dont trois domaines dans le Beaujolais :
- une exploitation qui est passée en bio ;
- un domaine repris par une fille de vigneron ;
- un domaine très réputé.
J’ai suivi des stages dans d’autres régions de France, notamment en Savoie pour apprendre à travailler les vignes en forte pente.
Grâce à ces études et à ces stages, j’ai pu apprendre un maximum pour être autonome dans mon travail au sein de mon domaine.
Qu’est-ce qui vous a poussée à devenir vigneronne ?
Ce qui m’a poussée à devenir vigneronne, c’est le fait que si je ne reprenais pas l’exploitation familiale, les vins Perrusset auraient disparu. En effet, la perspective de la fin d’activité de mon père qui engendrerait la fin du domaine m’a beaucoup affectée. Comme j’étais la seule personne de la famille à envisager une reprise du domaine viticole, j’ai pris le temps de réfléchir à cette possibilité. Avec le recul, je me demande pourquoi je n’y ai pas pensé avant, car le domaine et le monde viticole font partie de mes racines.
Quelle est votre vision de la viticulture ?
Pour moi, la préservation de la nature fait partie intégrante du métier de vigneronne, c’est pourquoi je pratique une viticulture la plus raisonnée possible. J’essaye d’associer les compétences acquises dans mon ancien métier ainsi que mes passions au vin.
Ainsi, en plus de l’exploitation, j’ai repris un gîte de groupe, dans l’idée d’accueillir des groupes dans leur sphère professionnelle, pour communiquer sur le vin. Je propose donc des animations œnologiques à un public d’entreprise, au sein du domaine, de leur entreprise, ou au cours d’évènements organisés dans d’autres lieux.
J’allie aussi le sport au vin en proposant des trails dégustation et des randonnées dégustation. Cela permet de mêler découverte du patrimoine, activité sportive et vins.
Que pouvez-vous me dire sur votre domaine ?
Le Domaine des Tourrières, lieu-dit des Vignes a été créé en 1981. Mon père travaillait dans la filière du vin en tant que technico-commercial. À force de vendre des vins, il s’est intéressé à leur production, puis il a commencé à acheter des parcelles. C’est ainsi que le domaine est né.
Lorsque j’ai repris l’exploitation familiale, j’ai fermé le Domaine des Tourrières, pour créer le Domaine Perrusset en l’honneur de mon père, pour conserver son nom. Il se situe dans le village de Quincié-en-Beaujolais, là où il y a les plus fortes de pentes : entre 30 et 45 %.
Il faut du courage pour planter les vignes en coteaux. C’est difficile, car cela implique de travailler la vigne à la main. Les plants en coteaux sont de superbes vignes et je suis très fière d’essayer de les faire perdurer.
Je suis contente de voir la dynamique présente dans le Beaujolais. On voit pas mal de jeunes qui reprennent des exploitations viticoles, ce qui est très encourageant. Tout le monde essaye d’évoluer et de s’améliorer, il y a une réelle dynamique et une solidarité entre les vignerons. On trouve des réponses, des conseils et de l’aide dès qu’on en demande. C’est un réseau qui permet d’avoir des contacts et du lien social.
Quelle est votre vision des appellations Brouilly et/ou Côte de Brouilly ?
Les crus Brouilly et Côte de Brouilly sont pour moi les crus qui ont la plus belle renommée. Beaucoup ne savent pas que le Brouilly c’est du Beaujolais. Ce sont des vins de terroir, des vins qualitatifs, qui révèlent la richesse et la diversité du terroir et des sols.
Les Brouilly sont des vins pleins de finesse, que j’aime beaucoup. Les Côte de Brouilly quant à eux possèdent une complexité qui apporte plus de force à nos vins.
Quel est selon vous le meilleur moment pour déguster un Brouilly et un Côte de Brouilly ?
Pour moi, il n’y a pas de meilleur moment pour déguster un Brouilly ou un Côte de Brouilly. Ils sont gouleyants et fruités et s’adaptent à toute heure, à tous les moments, à tous les repas. Ils sont faciles, accessibles et s’adaptent à beaucoup de gens et beaucoup de choses.
Je pense que l’essentiel, c’est de se faire plaisir quand on a envie de se faire plaisir !
Domaine Perrusset
84 Imp. de la Roche, 69430 Quincié-en-Beaujolais